Chroniques du désir : Big Bang originel
A l’origine, un noir sidéral.
Une pénombre obscure et vide.
Terne et insipide.
La noirceur d’un brouillard mortel.
Quand, sans prévenir, un être foudroyant surgit.
© Fabrice Meuwissen - Modèle : Vanille Barres |
Ainsi, traversé par un rayon incandescent, le brouillard se mue en
lumière.
Eblouissant de vivacité et de puissance, l’obscurité fait place à un
déferlement de chaleur et de couleurs.
Le big bang du désir secoue la poitrine.
Presque douloureux, quasi-paralysant. Ce sentiment inonde le corps
d’un flux dense de sang, d’hormones et d’adrénaline.
La seule cause de cette effusion : un regard, une chevelure, une
courbe.
Tandis que l’organe cardiaque, transformé pour l’occasion en
distributeur volage, s’attelle à l’emplissage des joues et des lèvres,
l’estomac se noue furtivement, s’étourdissant lui-même à cause de la chaleur
qui l’emplit.
Plus haut s’engage une bataille entre cœur et cerveau.
Le premier s’emballe tel un instrument de percussion, tandis que le
second s’emporte dans des pensées intenses et bien souvent irrationnelles.
Des fourmillements se font jour au bout des doigts, le long des
cuisses et derrière la nuque.
Le dérèglement des repères peut faire apparaître quelques
tremblements. Le cerveau, l’esprit et l’âme ne font plus qu’un pour ne se
focaliser que sur une seule chose : la conquête de l’être désiré.
Avant même le premier contact, le monde disparaît.
Tout élément extérieur se dématérialise pour ne maintenir dans le
faisceau de l’esprit qu’une unique direction.
En son centre, la passion démesurée
rendant invisible et inaudible tout signe de vie extérieur.
Le temps s'éteint.
Le corps s'éveille.
A l'aube de la caresse originelle, l'inhibition d'un déferlement passionnel s'apprête à céder.
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